En cette année 2012 Ray-Ban fête son 75ème anniversaire. A cette occasion, Ray-Ban retrace son histoire à travers celles de destins peu communs qui ont marqué l’histoire de la marque depuis 1937. A chaque décennie sa campagne Ray-Ban Never Hide.
1937 L’histoire du Lt Raymond Swalley
J’ai toujours rêvé de devenir pilote. Après ma formation, il fallait que je fasse un choix : rejoindre la Navy ou le corps des Marines. Il y avait une chose que je voulais éviter à tout prix : me retrouver sur un porte-avions. J’ai donc choisi les Marines, parce que je pensais que seuls les escadrons de la Navy décollaient depuis des porte-avions.
En février 1944, j’ai intégré l’escadron VMF-451, plus connu sous le nom de « Blue Devils » (les « diables bleus »). Nous avons suivi un entraînement intensif pendant près d’un an, essayant en permanence de repousser nos limites. Pour rompre avec la routine de l’entraînement, nous essayions d’atteindre la queue de l’avion des autres : cette technique s’appelle le « combat de chiens ». Nous enfreignons également les règles pour voir lequel pourrait voler le plus bas, la technique du rase-motte. Parfois, les exercices d’entraînement se transformaient en occasions très spectaculaires d’apprendre de précieuses leçons.
Puis, un jour, notre chef a reçu un appel et est revenu nous dire que nous allions monter à bord d’un transporteur. C’était bien la dernière chose que je souhaitais entendre. Bien sûr, je pouvais refuser, car seuls 27 des 42 pilotes étaient nécessaires pour cette mission. Mais j’étais prêt. Nous nous étions beaucoup entraînés. Nous étions les meilleurs et nous nous faisons mutuellement confiance. À peine en place dans mon F4U Corsair aux ailes en M, je me sentais en sécurité. Volant en escadron, nous n’avions pas peur. Nos réactions étaient automatiques. Une fois le moteur en marche, nous y étions.
J’avais de l’appréhension vis-à-vis des porte-avions, mais après tout chacun de nous avait ses propres peurs. J’ai pris une profonde inspiration, essayé de surmonter mes peurs et j’ai levé la main pour me porter volontaire. J’ai décidé de rester dans l’escadron coûte que coûte. Au plus profond de moi-même, je savais que c’était ce que je voulais.
1942 L’histoire de Taylor Mead
Dans les années quarante, être homosexuel était puni par la loi. La police faisait tout pour vous piéger et vous envoyer en prison. Mais j’étais ce que j’étais. Je ne changerais pas. Et vous savez quoi ? Être homosexuel ne m’a jamais dérangé le moins du monde ; c’était juste un peu effrayant. Parce qu’il était impossible de le dire. Les êtres humains jouaient tellement un double-jeu…
Mon père était connu à Détroit. C’était un grand homme politique, mais un père terrible. Nous nous haïssions comme la peste. J’ai donc quitté la maison. J’ai fait le tour de l’Amérique en auto-stop pendant une vingtaine d’années. Sur la route, on m’a arrêté plusieurs fois sans aucun motif. Il suffisait que j’observe quelqu’un pour avoir des ennuis.
Un jour d’été, alors que j’étais dans un bus à New York, observant tous ces gens assis sur leurs perrons et s’occupant de leurs affaires, j’ai pensé « c’est ça que je veux ». Je me suis donc installé là. Mais même à New York, être gay n’était pas sans risque. Un jour, une bande d’italiens s’est approchée de moi et m’a demandé si j’étais gay (d’une manière que je ne peux pas mentionner ici).
J’ai répondu « oui », ils m’ont frappé au visage, et laissé sur le trottoir avec le nez cassé. Oui, j’étais gay. Je n’avais aucune raison d’en être fier, mais aucune raison non plus de faire semblant de ne pas en être un. Les gens me définissaient comme tel. Lire Shaw, Kerouac et Ginsberg ma aidé à découvrir ce que j’étais vraiment : un écrivain.
J’ai donc écris comme je vivais : pour mon propre plaisir, sans honte ni peur. J’ai rapidement gagné un grand nombre de lecteurs. Somme toute, j’ai été lu et aimé par des personnes qui ne m’auraient jamais adressé la parole dans la rue.
1956 L’histoire de Norman Blagman
Enfant, on m’a enseigné toutes les danses de contact des années 30 et 40. Il y avait de nombreux types de danses de contact, et de nouvelles danses apparaissaient en permanence. La danse changeait parce que la musique changeait : le rythme gagnait en puissance. La musique s’est transformée en musique soul, qui a amélioré le rythme et a abouti à la création d’une nouvelle danse de contact, le rock and roll. Les gens bougeaient en rythme, à leur manière, ressentant la musique. Le rock and roll a changé ma vie.
J’adorais danser le rock. Il se mêlait à mon passé musical. Rapide ou lent, cela me convenait. Elvis Presley utilisait le rythme pour apporter de nouvelles sensations avec ses mouvements de hanches. Les enfants étaient influencés par cette attitude dans leur manière de danser le rock and roll. J’ai été très surpris de la vitesse à laquelle cette danse s’est répandue. Presque tous les jours, nous allions chez des amis pour danser. Les jeunes femmes apprenaient immédiatement les pas de danse et les enseignaient aux jeunes hommes. Nous nous amusions beaucoup.
Depuis mon plus jeune âge, je joue de la musique. En tant qu’auteur-compositeur, j’ai appris toutes les danses pour mieux comprendre et gérer leur rythme dans l’écriture de mes chansons. Je voulais entrer véritablement en contact avec la musique. Ce que tout le monde aimait dans le rock and roll, c’était le fait que, que bien que l’on ne se touche pas, il permet de séduire car il faut se regarder l’un l’autre en permanence. Cette danse été une incroyable source d’inspiration.
À l’époque, tout le monde essayait de copier Elvis Presley. Mais moi, non. Je voulais que ma musique soit authentique. Ce qui est amusant, car Elvis a enregistré deux de mes chansons en 1961 : « Put the Blame on me » et « Give Me the Right ». Ces deux chansons, ainsi que « Love Power », du film « Les Producteurs », ont été mes plus grands succès en tant qu’auteur-compositeur. J’ai apprécié cette reconnaissance. Je suis toujours resté fidèle au rock n’ roll, humble serviteur de la musique. C’est ainsi que j’ai pu en faire partie.
1965 L’histoire de Judi Cohen
Le milieu des années 60 a été une époque folle. Nous voulions tous montrer notre individualité dans cette nouvelle ère de rébellion. Nous parents n’étaient pas habitués à ce que nous nous rebellions, et je pense qu’ils ont été surpris que nous soyons suffisamment sûrs de nous pour porter ce que nous portions. Les boutiques de mode comblaient nos attentes. Nous avions des opinions bien à nous. À l’époque, tout avait un air de nouveauté.
La première minijupe que j’ai vue était de Jean Shrimpton. Elle a fait grand bruit à cause de cette jupe, et je l’ai donc naturellement copiée en raccourcissant la jupe de mon uniforme de gymnastique de l’école. Mais je ne me suis pas arrêtée là. Un jour, en classe de couture, je devais créer un vêtement à l’occasion d’un examen. J’ai fait exprès d’acheter trop peu de tissu, pour que ma jupe puisse être vraiment courte. Bien entendu, j’ai échoué à l’examen, mais j’ai porté la jupe avec un gilet ; cette tenue est ainsi devenue mon premier look « mini ».
Une jupe la plus courte possible, des cils les plus faux possibles, des lèvres les plus claires possibles, des cheveux crêpés au maximum : voilà tout ce qui importait. Mes parents n’ont jamais vraiment approuvé mon « look de sortie », ce qui a provoqué de nombreuses disputes. Mais il était tellement agréable d’être jeune et attrayante. Les garçons aimaient mon « look ». Bien sûr, j’étais un peu séductrice. Tout le monde le savait.
Nous étions la nouvelle génération. Nous étions jeunes, et nous avions enfin nos propres identités. Nous faisions se retourner les gens, et tout froncement de sourcils nous donnait envie de rire et de profiter de cette réaction. J’aimais choquer.
En portant des minijupes, j’ai créé ma propre identité, et je me suis sentie comme faisant partie de cette nouvelle génération. J’étais délivrée de la ringardise et de la discipline, et je portais mes jupes courtes avec fierté. Si j’avais été plus grande, qui sait à quel point je les aurais raccourcies.
1971 L’histoire de Donna Ellaby
Au début de l’année 1970, j’ai quitté le New Jersey et emménagé dans la ville New York. Cela a changé ma vie, et m’a permis de mieux me rendre compte des grands clivages : ville/banlieue, anti-guerre/pro-guerre, nous/eux (et cet « eux » sans fin contre lequel il faut lutter).
Je suis devenue membre actif de l’association pacifiste NYC Student Mobilization Against the War.Pendant des mois, nous avons préparé les manifestations du 1er mai 1971.
Ce printemps-là, nous sommes arrivés à Washington DC par des bus en provenance des quatre coins des États-Unis. Dynamisés par notre grand nombre (de l’ordre des milliers), nous nous sommes réunis sur le Great Lawn et nous avons chanté « One, Two, Three, what are we fighting for? » de Country Joe and the Fish.
Mais le deuxième jour, l’atmosphère a radicalement changé. Nous avons été encerclés par les forces de police du district de Columbia. Les policiers restaient silencieux et nous observaient. Il était impossible de croiser leur regard, impossible de détourner les yeux. Cela allait mal tourner. Puis on m’a remis une rose, une rose rouge parfumée, bourgeon serré, longue tige. Les manifestants les ont offertes aux policiers. Certains d’entre eux ont regardé dans la direction de leur supérieur. D’autres ont éclaté de rire.
Puis soudain, il y a eu du gaz lacrymogène. Les gens se sont mis à courir dans toutes les directions et la panique a frappé la foule, alors que chacun tentait d’échapper aux gaz irritant. La célébration s’est transformée en tourmente. Durant tout cela, j’ai réussi à conserver cette rose. J’ai admiré sa résistance et je l’ai conservée, car je voulais garder le souvenir de la beauté de cette journée, malgré la tourmente et le chaos. La laisser tomber aurait signifié abandonner, ce que je ne pouvais pas envisager.
Ce jour-là, dans la foule, un jeune étudiant m’a vu protéger cette rose de toute cette agitation. À ce jour, nous sommes toujours ensemble, côte-à-côte, déterminés à mettre fin à une nouvelle guerre, et nous croyons fermement au pouvoir que peut avoir une rose de nous porter à travers les moments difficiles.
1982 Yana Chupenko
J’ai grandi en Ukraine, et j’avais dix ans lorsque je suis arrivée aux États-Unis. En Ukraine, je ne m’intéressais pas vraiment à la musique, sauf lors de quelques leçons d’opéra. Aux États-Unis, j’ai fait connaissance avec cette musique totalement nouvelle, agressive et forte : le punk rock. Cela a été une totale révélation et a bouleversé ma vie. J’ai commencé à fréquenter des groupes de punk rock, et j’ai donc naturellement décidé de créer le mien. Nous sommes partis de rien, sans expérience. Mais c’était cela, l’esprit punk rock : se lancer. Nous avons improvisé et cela a marché. Un groupe était né. Nous n’avons jamais joué de reprises, seulement des créations originales.
En chantant dans ce groupe, j’ai découvert que j’avais une voix et un don pour la performance. Certains appréciaient ces aspects, d’autres non. Mais je m’en fichais. Je chantais à ma façon.Être musicienne dans un groupe entièrement composé de femmes étaient une véritable libération, c’était très dynamisant. Les années 80 ont été une période magique à New York, énergique, créative et pleine de promesses. C’était électrique.
Un jour, après un concert, un recruteur pour le nouveau film de Martin Scorsese « After Hours » est arrivé et a embauché certains d’entre nous pour une scène. Il s’agissait d’un tournage d’une nuit à Tribeca.
Nous avons commencé vers 20h avec des prises interminables de notre groupe dansant le pogo (sautant sur place) devant un groupe de punk hardcore. À la fin du tournage, nous étions trempés de sueur et étourdis. Alors que nous sortions tout chancelants du club improvisé ce matin-là, l’aube nous a accueillis par une averse. Nous avons courus comme des fous sous la pluie. Cela a été le meilleur moment de notre vie. C’était l’essence même de l’esprit punk rock. Nous écrivions l’histoire de notre propre vie. Je n’avais rien à prouver à personne, seulement à moi-même. Mon groupe et moi, nous n’étions pas très connus, mais nous tracions notre voie dans l’histoire punk. Je vivais une vie passionnante.
1992 L’histoire de The Rugged Man
Lorsque j’avais 12 ans environ, la scène du rap était très riche à Long Island. Nous avions ces MCs de légende, et je voulais être comme ces gars-là. J’ai donc commencé à rapper dans les rues. C’était amusant d’être blanc et de faire de la musique noire à cette époque. J’adorais cela, mais je devais faire mes preuves. Les enfants du quartier m’emmenaient dans les fêtes privées de tout Long Island. Ils avaient des sonos et des platines de DJ posées sur des caisses de lait. C’était dingue. On se bagarrait dur pour déterminer qui était le meilleur rappeur. À l’époque, j’étais un peu le champion amateur des golden gloves. Ensuite, j’ai su qu’il était temps d’entrer dans le monde des pros.
À l’âge de 15 ou 16 ans, j’emportais toujours partout mes petites cassettes de démo et mes rimes. J’étais un petit gamin blanc, imberbe, ma voix n’avait pas encore changé, et donc personne ne croyait que c’était moi que l’on entendait sur les cassettes. Les producteurs prenaient des gamins dans la rue et leur demandaient de rapper contre moi. Je gagnais à tous les coups. C’est comme cela que j’ai accédé au niveau professionnel.
Les enfants blancs des rues connaissaient la culture. Si vous étiez un MC incroyable, alors vous étiez respecté. En fait, ce sont les blancs qui m’ont donné le plus de fil à retordre. Comme lorsque j’ai signé avec des majors, et qu’ils ont décidé de ne pas mettre ma photo sur mon album pour que le public pense que j’étais noir. Ils voulaient même tourner un clip dans lequel j’étais bandé afin qu’on ne puisse pas me voir. C’est à ce moment là que j’ai réalisé que ce n’était pas une question de culture, mais de marketing. Je suis donc parti. J’ai agi comme je le voulais.
Par chance, il existe encore des puristes du hip hop, qui apprécient cette forme d’art. Mes fans sont de ceux-là. Je fais des tournées aux quatre coins du monde et je sors des disques underground. Où que j’aille, les gens comprennent le message de ma musique.
RB5228
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